À Sala Baï, la campagne de recrutement de la future promotion est traditionnellement lancée en janvier. Cette année, elle aura pour but de recruter 150 élèves en maintenant un effort particulier dans les provinces du Nord pour lutter davantage contre le trafic d’êtres humains.
150 élèves entreront à Sala Baï en septembre 2018. Pour que cette formation bénéficie aux plus défavorisés, un long processus de recrutement est mené par les travailleurs sociaux de l’école. Ce processus a commencé le 4 janvier avec une journée portes ouvertes pour les ONG. En 2017-2018, 40% des élèves viennent d’ONG telles qu’Enfants du Mékong, Enfants de la Rizière, foyer Lataste, Enfants Sourire Khmer.
Lutter contre le trafic d’êtres humains
La campagne a ensuite été lancée par voie d’affichage, via le site internet de l’école et des publications ciblées sur Facebook avec un effort de communication tout particulier dans les provinces du Nord : Banteay Meanchey, Battambang, Oddar Meanchey et Preah Vihear. Frontalières avec la Thaïlande, elles sont particulièrement touchées par le trafic d’êtres humains. Depuis l’intensification de la campagne de recrutement dans ces régions, le tiers des promotions de Sala Baï en est originaire. Un effort à maintenir.
Ces zones sont en effet le lieu de passage privilégié pour de nombreux Cambodgiens attirés par la Thaïlande où le salaire moyen est plus élevé que dans leur pays. Une fois arrivés en Thaïlande, l’eldorado devient souvent un cauchemar. Ayant quitté leur pays dans l’espoir de trouver des salaires plus élevés, ces personnes sont recrutées par des trafiquants qui exploitent leurs vulnérabilités en utilisant la violence physique ou des menaces pour les faire travailler dans des industries telles que la pêche ou la construction ou pour les exploiter sexuellement. Selon le dernier rapport de l’Office national des Nations-Unies contre la drogue et le crime d’août 2017 et intitulé « La traite de personnes venant du Cambodge, du Laos et de Birmanie en Thaïlande », quatre millions de migrants vivent en Thaïlande, dont 90% proviennent des pays voisins de la sous-région du Grand Mékong : Cambodge, Laos et Birmanie.
Point d’étape sur le recrutement
Pour la promotion 2018-2019, 401 dossiers de candidats ont été retenus. Ces derniers ont passé ou passeront des tests écrits en anglais, khmer et mathématiques le 18 mars à Sala Baï et le 25 mars au centre d’Enfants du Mékong de Sisophon, province de Banteay Manchey.
A partir de début avril, les familles des candidats retenus seront visitées par les travailleurs sociaux afin de vérifier leur situation socio-économique pour s’assurer que Sala Baï remplira sa mission d’accès à l’éducation et à la formation auprès des plus démunis.
Au Cambodge, la pauvreté recule. Cependant si la proportion de familles vivant en dessous du seuil de pauvreté a diminué passant de 47,8% en 2007 à 13,5% en 2014, selon les chiffres de la Banque mondiale, le nombre de personnes vulnérables reste très important au Cambodge et représentait 4,5 millions de personnes en 2014.
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