Ils seront 150 à entrer à Sala Baï en septembre 2018. 150 jeunes à avoir réussi les épreuves d’un processus de sélection long de six mois qui aura prouvé leur grande détermination.
Depuis la création de l’école Sala Baï, moins de 1% des élèves ont abandonné leur formation en cours d’année. 100% ont trouvé un emploi stable. Deux chiffres qui prouvent à la fois la grande détermination des élèves à obtenir le diplôme de Sala Baï et la pertinence du processus de sélection.
Pour candidater à Sala Baï, il faut répondre à des critères socio-économiques : revenu familial annuel inférieur à 600$, scolaires (avoir atteint le grade 10, équivalent à la classe de 2nde, pour la formation Réception, le grade 6, équivalent à la 6ème, pour les formations Cuisine, Restaurant, Soins et beauté, Service d’étage). En mars 2018, 400 candidats ont été retenus pour passer les tests écrits à Siem Reap et à Sisophon. Ces tests écrits valident la capacité des candidats à lire, à écrire en khmer et à maitriser des notions de mathématiques. À leur issue, les travailleurs sociaux de l’école visitent les familles des candidats retenus pour vérifier qu’elles répondent bien aux critères socio-économiques requis afin de s’assurer que la gratuité de la formation bénéficiera aux plus défavorisés. De fin avril à fin juin 2018, 339 familles ont ainsi été visitées et fait marquant cette année : 16 provinces étaient concernées. Jusqu’à présent, les candidats étaient originaires de 14 provinces au maximum. Grâce à la mise en place de nouvelles actions avec des ONG partenaires telles qu’Enfants du Mékong, foyer Lataste ou Mille et une fontaines ou encore au lancement d’une campagne de recrutement en ligne, le rayonnement géographique de l’école augmente.
Outre la vérification des critères socio-économiques, les travailleurs sociaux de l’école mènent des actions de sensibilisation, notamment sur le mirage que représente pour beaucoup le passage du concours de professeur des écoles (salaire mensuel 250$). Les salaires de la fonction publique ayant été revalorisés, ce métier attire de nombreux jeunes retenus à l’école Sala Baï qui tentent le concours d’entrée de professeur des écoles, alors que peu d’entre eux ont de chance d’être retenus. Ces jeunes se retrouvent alors dans la situation délicate de ne pouvoir intégrer le corps enseignant et de ne plus pouvoir suivre la formation dispensée à l’école Sala Baï, passant à côté de l’opportunité de sortir de la pauvreté par une formation qualifiante (salaire d’embauche de la promotion 2016-2017 : 120$, salaire après 3 ans de vie professionnelle entre 300 et 400$).
Entre mi-juin et mi-juillet, les professeurs de l’école font passer des entretiens de motivation. A l’issue de toutes ces étapes, sur les 400 candidats sélectionnés pour le passage des tests écrits, seuls 150 entreront à Sala Baï le lundi 3 septembre. Certains d’entre eux feront un stage d’anglais au mois d’août pour se mettre à niveau.